Michelin, Elf et Adidas pistés par le fisc
Une enquête pour « blanchiment de fraude fiscale » va être ouverte par le parquet de Paris. Elle vise des comptes au Liechtenstein détenus par des Fondations liées aux trois groupes français.
L’affaire de fraude fiscale au Liechtenstein, impliquant une
soixantaine de groupes français, et portant sur 1 milliard d’euros,
vient de connaître un spectaculaire rebondissement. Après plus d’une
année d’investigation menée par la Direction générale des finances
publiques, le ministère des Finances a passé le relais à la justice
concernant trois dossiers « particulièrement sensibles.»
Le parquet de Paris a dit, hier à notre journal, s’apprêter à ouvrir
une enquête préliminaire pour « blanchiment de fraude fiscale » visant
les sociétés Michelin, Adidas et Elf Trading, aujourd’hui propriété de
Total.
Les autorités déterminées
Avant de saisir la justice, les services de Bercy, ont toutefois
résolu plusieurs autres dossiers, certains groupes reconnaissant avoir
fraudé et acceptant de régler l’ensemble de leurs dettes fiscales
majorées des pénalités et intérêts. Pour ceux-ci, ainsi que pour
d’autres qui seraient actuellement en négociations avec le ministère,
l’affaire devrait se régler en toute discrétion.
Les responsables de Michelin, Adidas et Elf qui nous ont dit, hier,
être très « surpris » vont eux devoir s’expliquer sur les relations
qu’ils auraient entretenu avec une kyrielle de fondations bénéficiaires
de comptes bancaires au Liechtenstein, en même temps que sur
l’utilisation des fonds placés dans ce paradis fiscal. L’enjeu des
investigations est important. Car au-delà des trois sociétés
concernées, l’enquête pourrait démontrer que les plus grandes sociétés
internationales ont recours aux places offshore pour échapper au fisc.
Daniel Lebègue, ancien directeur du Trésor, affirme que cette fraude
coûte chaque année 10 milliards d’euros à l’Etat français.
A deux jours de l’ouverture du sommet du G 20, où des mesures
pourraient être prises contre les paradis fiscaux. Cette affaire montre
en tout cas que les autorités françaises sont déterminés à lutter
contre la fraude des sociétés comme des particuliers. Avec la
perspective pour le ministre des Finances de récupérer entre 10 et 20
milliards d’euros de recettes nouvelles.
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