Nicolas Sarkozy, tête à claque
Désormais, chaque déplacement du président est organisé à la manière de
ceux des chefs d'Etat africains. Les militants UMP sont même appelés à
la rescousse pour faire la claque. A quand des portraits géants de
notre bienfaiteur brandis sur son trajet par le peuple en liesse?
Il était reproché à Jacques Chirac de s’enfermer en son palais. Nicolas Sarkozy fait mieux : il ne rechigne pas à quitter le cocon élyséen, mais à chacun de ses déplacements, il voyage enfermé dans une bulle. Mieux qu'une papamobile, ses préfets lui concoctent désormais un accueil sur-mesure, destiné à protéger le président de sa bête noire : le peuple français.
Tout a commencé à Saint-Lô à la fin du mois de janvier : le préfet de la Manche n’avait pas réussi à repousser suffisamment loin du Président une « horde » de 2 000 « dangereux » opposants à la réforme Darcos ! Résultat des courses : nommé « préfet hors cadre », il est disgrâcié.
Depuis, chacune de ses visites en province est méticuleusement préparée. Et Nicolas Sarkozy qui vantait les mérites de la vraie bonne France, celle des gens qui se lèvent tôt, n’est plus en contact qu’avec une France de carton-pâte dans laquelle les gens ne se lèvent pas du tout. Et pour cause : le petit peuple est soigneusement effacé du paysage. Hier encore, à l’occasion d’une visite dans une usine dans l’Ain, un important dispositif de sécurité avait été mis en place, tenant à l’écart jusqu’aux journalistes !
https://www.dailymotion.com/video/x8iayp_etat-de-siege-dans-lain-sarkozy-vis_news
Il y a une semaine, à Daumeray, village de 1 600 âmes au cœur du Maine-et-Loire, même dispositif : 700 membres des forces de l’ordre quadrillent le secteur.
https://www.dailymotion.com/video/x8hkar_sarkozy-en-visite-la-france-den-hau_webcam
Le syndrôme « touche-moi pas, tu me salis »
Et lorsque le président est contraint d’aller à la rencontre du public, comme à l’occasion du Salon de l’Agriculture, c’est l’UMP qui prend le relais en organisant la claque à grand renfort de bus remplis de militants enthousiastes. Le résultat est parfait : pas de « touche-moi pas, tu me salis ». Donc pas de polémique « casse-toi pauv’ con ».
Parfait mais peut-être pas suffisant pour réhabiliter l’image passablement dégradée du chef de l’Etat. Cependant, le parti majoritaire a de la ressource. Ses jeunes surtout : les camarades de Benjamin Lancar ont lancé une campagne de soutien au Président. Et ils n’y vont pas avec le dos de la cuillère : 50 000 affiches, un demi-million de tracts et une vidéo sur le Net vantant « un président à la hauteur des enjeux ». Il ne manque plus que des portraits géants de notre bienfaiteur brandis sur son passage à chacun de ses déplacements. Soyez patients : on y viendra !
https://www.dailymotion.com/video/x8hvdk_un-president-a-la-hauteur-des-enjeu_news